Perspectives 2025 : Les secteurs sous la loupe
Notre stratège principal en placements et des membres de l’équipe de gestion de portefeuille se sont réunis pour discuter de l’économie, des marchés et des tendances et thèmes sectoriels les plus récents qui orientent leurs décisions de placement pour 2025 et les années à venir. Vous trouverez ci-dessous un résumé des principaux points qui sont ressortis de la séance.
Survol macroéconomique
Myles Zyblock, stratège principal en placements
Les États-Unis devraient afficher la plus forte croissance économique mondiale en 2025, grâce à une solide hausse de la consommation. D’autres économies ont enregistré une croissance plus lente, mais les indicateurs avancés du cycle économique laissent entrevoir une amélioration au cours des prochains trimestres. Le programme du président Trump, qui comprend des baisses d’impôt, une déréglementation, des tarifs douaniers et une sécurité frontalière accrue, a des effets contrastés sur la croissance et l’inflation. Les restrictions commerciales s’intensifient à l’échelle mondiale, ce qui a une incidence sur les pays tributaires du commerce, comme le Canada et la majeure partie de l’Europe. Malgré ces difficultés, l’économie mondiale devrait poursuivre son expansion, les États-Unis devançant les autres économies développées. L’inflation affiche une tendance à la baisse par rapport à son sommet de la fin de 2022, ce qui favorise les baisses de taux d’intérêt. Les marchés boursiers ont inscrit de solides rendements, en particulier aux États-Unis, qui ont surpassé d’autres grands indices régionaux. Les bénéfices des sociétés mondiales devraient augmenter d’environ 10 % cette année, et d’environ 12 % dans le cas des sociétés américaines. Malgré les évaluations élevées du marché boursier américain, celles de la plupart des marchés internationaux se situent dans leurs fourchettes historiques. La conjoncture macroéconomique continue de favoriser une expansion économique soutenue et des rendements boursiers positifs.
Finance
Nick Stogdill, gestionnaire de portefeuille
Le secteur de la finance a affiché de solides rendements au cours des dernières années, malgré des difficultés comme l’effondrement de plusieurs banques régionales américaines, les préoccupations à l’égard de l’immobilier commercial et les taux d’intérêt élevés. Les tarifs douaniers ont une incidence économique indirecte, en particulier sur les banques canadiennes, qui pourraient voir la croissance des prêts diminuer et les pertes sur prêts augmenter si les entreprises sont touchées. Les compagnies d’assurance-vie et d’assurance de dommages sont relativement isolées de ces répercussions, car elles affichent généralement une meilleure diversification sur le plan géographique et l’assurance représente souvent une nécessité. Les perspectives à long terme du secteur de la finance demeurent favorables, malgré le pessimisme actuel.
Industries
Amir Ahmad, analyste de portefeuille principal
Les changements importants dans le commerce mondial sont attribuables à relocalisation et à la reconfiguration des chaînes d’approvisionnement. Les chaînes d’approvisionnement désormais axées sur la résilience au lieu des coûts ont créé un contexte favorable pour les sociétés industrielles. Aux États-Unis, les dépenses de construction dans le secteur manufacturier ont bondi depuis 2020 et les entreprises enregistrent une croissance interne plus forte en raison du rapatriement des investissements dans le pays ou de leur externalisation dans un pays proche. L’inflation a eu un effet positif net sur les sociétés présentant des avantages concurrentiels et un pouvoir de fixation des prix, ce qui leur a permis d’établir des prix supérieurs aux coûts et d’accroître leurs marges bénéficiaires. Les meilleures sociétés pourront s’adapter aux tarifs douaniers élevés et aux risques géopolitiques, comme en témoignent les tarifs douaniers imposés par la Chine en 2018. L’intelligence artificielle (IA) et l’innovation technologique ont un effet positif sur le secteur industriel. Les sociétés du secteur sont essentielles, en particulier dans l’écosystème des centres de données de l’intelligence artificielle, car elles fournissent de l’équipement pour la production et la gestion de l’électricité et de l’énergie thermique. Même si les sociétés industrielles ne sont pas à l’abri de la volatilité, les données fondamentales à long terme demeurent solides.
Consommation
Steven Hall, vice-président et gestionnaire de portefeuille
Aux États-Unis, la consommation se porte très bien en raison du faible taux de chômage, des salaires en hausse et du ralentissement de l’inflation. Les consommateurs affichent de solides bilans, la valeur nette des maisons ayant doublé au cours des cinq dernières années, et les actions ayant atteint des sommets records, et les Américains se sentent aisés et optimistes. Toutefois, le marché américain de l’habitation est aux prises avec un faible taux de rotation, étant donné que de nombreux Américains ont des prêts hypothécaires à long terme à faible taux. À l’inverse, les consommateurs canadiens font face à des niveaux d’endettement élevés et à des incertitudes économiques, le taux de chômage ayant atteint son plus haut niveau en huit ans. Les tarifs douaniers devraient avoir une incidence directe minimale sur les sociétés de biens de consommation, et certaines d’entre elles pourraient en profiter. Les entreprises qui fabriquent au Canada et exportent aux États-Unis sont les plus à risque, et les boycottages pourraient avoir des effets positifs. Les tendances générales à surveiller sont la hausse de popularité de la bière non alcoolisée, qui affiche une croissance annuelle d’environ 30 %, et l’utilisation de l’IA pour améliorer l’efficacité opérationnelle des sociétés de biens de consommation. Dans l’ensemble, le secteur de la consommation demeure un secteur d’investissement intéressant, stimulé par l’innovation, l’adaptation stratégique et l’évolution des préférences des consommateurs. À l’avenir, il sera essentiel de rester au courant de ces tendances et de la conjoncture économique dans son ensemble pour repérer des occasions et en tirer parti.
Soins de santé
David Cho, gestionnaire de portefeuille associé
Le secteur des soins de santé a connu de nombreuses difficultés en 2024 en raison de l’incertitude entourant les élections américaines et de l’intérêt des investisseurs pour les technologies. Même s’il a été le secteur le moins performant l’an dernier, ses paramètres fondamentaux se sont nettement améliorés. Pour 2025, l’exploitation est vigoureuse et les bénéfices s’améliorent dans l’ensemble. L’IA exerce peu à peu une incidence dans des domaines comme l’établissement des profils de risque, l’analyse prédictive, la planification des chirurgies et la découverte précoce de médicaments. En ce qui concerne le contexte réglementaire, même si les modifications législatives sont difficiles à mettre en œuvre, comme nous l’avons observé dans le cas de l’Affordable Care Act aux États-Unis, le secteur a fait preuve de résilience pour s’y adapter. Le secteur des soins de santé est bien placé pour enregistrer une croissance future, parce que ses paramètres fondamentaux sont solides et que l’intelligence artificielle pourrait accélérer considérablement la mise au point de médicaments et améliorer les résultats pour les patients.
Technologies et télécommunications
Kent Crosland, gestionnaire de portefeuille associé
Le secteur des technologies présente actuellement des occasions, en particulier dans les logiciels, où l’intégration de l’intelligence artificielle entraîne une utilisation à valeur élevée et une adoption rapide. L’IA suit une progression semblable à celle des cycles technologiques précédents, mais à un rythme beaucoup plus rapide. Des sociétés comme NVIDIA et Broadcom ont profité d’une forte adoption des semi-conducteurs, tandis que des sociétés de matériel comme HP, Dell et Supermicro ont également enregistré des gains. Toutefois, les occasions les plus intéressantes se trouvent maintenant dans les logiciels, où l’intelligence artificielle est intégrée aux applications et aux flux de travail existants, ce qui permet aux entreprises de tirer parti de leurs données exclusives. Ces données peuvent améliorer les processus, les produits et les interactions avec les clients, entraînant une utilisation à valeur élevée et une adoption rapide. Le potentiel à long terme de l’IA demeure excellent et il est essentiel de miser sur les sociétés de logiciels de grande qualité qui affichent de solides revenus récurrents, des marges bénéficiaires élevées et un fort pouvoir de fixation des prix pour profiter de ces occasions.
Énergie
Jennifer Stevenson, vice-présidente et gestionnaire de portefeuille
Scott Reid, gestionnaire de portefeuille adjoint
Le marché pétrolier a été très volatil récemment en raison des tensions géopolitiques et des déséquilibres entre l’offre et la demande. En 2025, au moment où la Chine n’est plus le principal moteur de croissance de la demande de pétrole, des régions comme l’Inde, l’Asie du Sud-Est et les économies émergentes du Sud stimulent la croissance de la demande. Du côté de l’offre, la croissance est équilibrée, grâce aux apports du Canada, des États-Unis, du Brésil et du Guyana. Cet équilibre devrait soutenir la stabilité des prix du pétrole entre 60 $ et 70 $, ce qui favorise de nombreuses sociétés du secteur. Jusqu’ici, l’énergie a été quelque peu épargnée par les tarifs douaniers, les États-Unis étant fortement tributaires du pétrole canadien. Les réalités logistiques et économiques font en sorte qu’il est difficile pour les États-Unis de remplacer le pétrole canadien. Les perspectives pour le gaz naturel sont favorables, car la demande de gaz naturel liquéfié augmente et les prix sont solides. Des tendances comme la relocalisation du secteur manufacturier et le développement de centres de données industriels à haute puissance accroissent la demande pour les secteurs de l’électricité et des industries. Les pipelines demeurent résilients, car ils génèrent des flux de trésorerie réglementés et stables, les protégeant des tarifs douaniers. Ils profitent également d’un contexte réglementaire favorable, qui favorise l’expansion des infrastructures et la croissance de la demande. Le secteur de l’énergie est aux prises avec une conjoncture complexe liée aux tensions géopolitiques, aux tarifs douaniers et à l’évolution de la dynamique de l’offre et de la demande. Malgré ces difficultés, les paramètres fondamentaux des sociétés de ce secteur demeurent solides.
Matériaux
Robert Cohen, vice-président et gestionnaire de portefeuille
L’or a été exceptionnellement solide récemment, surtout à cause des politiques monétaires et budgétaires malsaines à l’échelle mondiale et des niveaux d’endettement records. Les tarifs douaniers en tant que tels n’influent pas directement sur les prix de l’or, mais ils sont inflationnistes, ce qui soutient indirectement l’or. La situation actuelle des tarifs douaniers est jugée temporaire et devrait se régler d’elle-même. Les politiques inflationnistes au Canada et aux États-Unis continuent d’appuyer l’or. Les actions aurifères se sont bien comportées par rapport au lingot, mais, d’un point de vue mathématique, elles devraient s’en tirer encore mieux, compte tenu du levier d’exploitation inhérent par rapport au prix du sous-jacent. Mis à part l’or, d’autres métaux offrent des occasions, comme l’uranium, en raison de son rôle dans la production d’électricité, et l’antimoine, qui entre dans la fabrication de bombes et se voit frappé d’une interdiction d’exportation imposée par la Chine.
Immobilier
Maria Benavente, vice-présidente et gestionnaire de portefeuille
Les perspectives du secteur immobilier s’améliorent et le pire est sans doute derrière nous. Les volumes de transactions augmentent d’année en année et devraient poursuivre sur la même voie en 2025. L’offre a commencé à se modérer, surtout dans la Ceinture de soleil des États-Unis, et la hausse des loyers s’est accélérée, un plus pour les sociétés du secteur. Les changements dans les politiques d’immigration ont eu des effets contrastés dans l’immobilier canadien, surtout dans le secteur multifamilial, où les taux d’occupation se sont quelque peu érodés et la croissance des loyers a ralenti. Bien que les tarifs menacent les types de propriétés plus sensibles à l’économie, ils pourraient aussi engendrer une baisse des taux d’intérêt, ce qui profiterait à l’immobilier. Les domaines prometteurs comprennent le marché des résidences pour aînés, où l’offre se situe à son plus bas en 15 ans et la demande s’accroît avec le vieillissement de la population. Mentionnons également les centres de données, dont la demande explose en raison de la montée de l’IA, ce qui accroît l’activité locative et le pouvoir de fixation des prix des propriétaires. Toutefois, les évaluations ont aussi beaucoup monté, et il y a un risque d’offre excédentaire, comme c’est arrivé dans le marché industriel durant la COVID-19. Le marché immobilier fait face à plusieurs écueils et à autant de possibilités. Il est donc essentiel d’affecter les capitaux avec soin et de rester informés sur les tendances des marchés.
Placements non traditionnels
Richard Lee, vice-président et gestionnaire de portefeuille
Au cours des dernières années, nous avons assisté à une transformation en profondeur des marchés des capitaux. Traditionnellement, les banques mondiales étaient les intermédiaires dominants dans le processus de création du capital. Aujourd’hui, les gestionnaires d’actifs non traditionnels sont devenus des intermédiaires essentiels pour fournir des capitaux dans l’économie réelle. Au lieu d’accepter des dépôts et de les prêter à des banques, les gestionnaires d’actifs non traditionnels prennent de l’argent sous forme de placements et l’affectent au financement d’activités économiques Les mesures favorables à la croissance et la déréglementation de l’administration Trump pourrait stimuler les fusions et acquisitions en plus d’ouvrir de nouvelles avenues aux placements non traditionnels. Plus particulièrement, la prochaine évolution se situe dans le domaine du crédit privé et mettra à contribution le financement adossé à des actifs, qui comprend le financement d’équipement, le financement de véhicules ferroviaires, le financement de l’aviation et la dette d’infrastructure. L’éventail de possibilités des placements non traditionnels s’est accru et les évaluations des gestionnaires d’actifs non traditionnels a suivi dans la même voie. Les perspectives à long terme des placements non traditionnels demeurent brillantes. La prochaine frontière que représente le crédit privé, de même que l’ouverture probable du marché des régimes 401(k) aux États-Unis et d’autres sources de capital vers les placements non traditionnels, présentent des occasions emballantes.
Infrastructures et services publics
Tarun Joshi, gestionnaire de portefeuille
Le marché de la production d’énergie présente une rare occasion propulsée par l’adoption des véhicules électriques, le rapatriement de la production et le besoin accru de centres de données. La demande d’énergie, qui était au neutre depuis deux décennies, est repartie à la hausse. Les services publics réglementés, qui transmettent l’électricité et le gaz naturel vers les propriétés, traversent d’importants changements provoqués par le besoin d’investissements visant la capacité de production et les réseaux de distribution. Le virage vers les sources d’énergie renouvelables telles que l’énergie solaire et éolienne a créé un déséquilibre entre l’offre et la demande, ce qui se traduit par une hausse des dépenses en immobilisations et une croissance des bénéfices supérieure pour les services publics au cours des trois à cinq prochaines années. Les actifs liés aux transports tels que les chemins de fer, les routes à péage et les aéroports sont essentiels et difficilement remplaçables, ce qui leur octroie une grande valeur à long terme. Ces actifs peuvent diversifier les portefeuilles et offrir une certaine résilience face à l’intelligence artificielle et aux autres avancées technologiques. Les perspectives à long terme des infrastructures et des services publics sont positives. Le secteur renferme des entreprises souples et de bonne qualité qui sont bien placées pour surmonter les écueils et tirer parti des occasions.
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