Sur fond de menaces de droits de douane, la Banque du Canada réduit de nouveau ses taux tandis que la Réserve fédérale maintient les siens
Richard Schmidt
29 janvier 2025
Points à retenir
- La Banque du Canada a de nouveau abaissé son taux directeur pour le ramener à 3,00 %.
- La fourchette cible du taux des fonds fédéraux demeure de 4,25 % à 4,5 %.
- Les deux banques centrales se méfient de l’inflation et des effets potentiels des droits de douane et autres politiques prévues de l’administration Trump.
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La Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine ont annoncé leurs plus récentes décisions de politique monétaire cette semaine. Pour une sixième réunion de suite, la Banque du Canada a annoncé qu’elle réduisait ses taux d’intérêt, cette fois encore de 0,25 %, ce qui porte le taux du financement à un jour à 3 %. Mentionnons aussi que la Banque a annoncé la fin du resserrement quantitatif et prévoit recommencer à acheter des actifs en mars. Après trois réductions consécutives, la Réserve fédérale a cette fois décidé de faire preuve de prudence et a annoncé qu’elle maintenait de 4,25 % à 4,5 % la fourchette cible du taux des fonds fédéraux. Ces deux décisions étaient largement attendues sur les marchés.
Ces décisions arrivent au moment où les décideurs politiques s’inquiètent d’une relance de l’inflation et de l’incertitude découlant des éventuelles politiques économiques de l’administration Trump.
Abstraction faite de l’incertitude causée par les droits de douane, l’économie canadienne continue de prendre du mieux
L’effet des réductions de taux précédentes continue de se répandre et de stimuler l’économie canadienne. La consommation et l’activité dans le secteur de l’habitation continuent de s’intensifier, mais les investissements des entreprises et le marché du travail restent mous.
Dans la préface de son plus récent Rapport sur la politique monétaire (RPM), la Banque mentionne ce qui suit : « Une incertitude plus élevée que d’habitude entoure les projections présentées dans le Rapport sur la politique monétaire de janvier, publié aujourd’hui, étant donné l’évolution rapide des politiques publiques et en particulier la menace des droits de douane par la nouvelle administration américaine. » La Banque ajoute ceci : « Puisqu’il est impossible de prédire la portée et la durée d’un conflit commercial potentiel, la prévision de référence fournie dans le Rapport a été établie en supposant l’absence de nouveaux droits de douane. »
Avec cet avertissement en tête, la Banque du Canada considère que les risques susceptibles de compromettre ses perspectives sont équilibrés. Elle s’attend désormais à ce que la croissance du PIB canadien accélère à 1,8 % en 2025 (elle a été de 1,3 % en 2024). Elle s’attend aussi à ce que l’inflation de l’indice des prix à la consommation se maintienne près du taux cible de 2 % au cours des 24 prochains mois. Cela étant dit, la Banque reconnaît « qu’un conflit commercial prolongé entraînerait fort probablement une baisse du PIB et une hausse des prix au Canada. » Nous souscrivons à ce constat si jamais le scénario du pire se concrétise.
L’économie américaine reste résiliente
On peut lire dans le communiqué de la Réserve fédérale que « les indicateurs récents donnent à penser que l’économie continue de croître à un rythme soutenu. Le taux de chômage s’est stabilisé à un niveau assez bas ces derniers mois et les conditions sur le marché de l’emploi demeurent solides. L’inflation reste cependant assez forte. »
Il faudra attendre jusqu’en mars pour prendre connaissance du prochain sommaire des projections économiques de la Réserve, mais rappelons qu’elle avait en décembre réduit de moitié les réductions de taux prévues en 2025, ramenant les réductions totales prévues à 0,5 %. Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a choisi de ne pas commenter les propos du président Trump indiquant son souhait que les taux d’intérêt baissent dès maintenant. Sans surprise, la Réserve fédérale a maintenu sa position que « les risques en ce qui concerne l’atteinte de ses objectifs en matière d’emploi et d’inflation sont en ce moment plus ou moins en équilibre » insistant sur le fait qu’elle « analyse attentivement toutes les données entrantes, l’évolution des perspectives et la résultante des risques » lorsqu’elle détermine l’importance des ajustements à venir et le moment où ils prendront effet.
Analyse de l’environnement actuel
Si le scénario de base s’avère, les actions continueront de s’apprécier. Cela étant dit, le potentiel de hausse pourrait être limité, car les évaluations boursières sont déjà élevées et le marché est concentré. L’incertitude politique aux États-Unis, les risques géopolitiques persistants et la croissance encore faible de la zone euro restent au nombre des risques importants.
La prochaine annonce de la Banque du Canada et celle de la Réserve fédérale sur les taux d’intérêt sont respectivement prévues les 12 et 19 mars prochains.
Richard Schmidt
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