Le point sur les tensions commerciales entre les États-Unis et le Canada
Myles Zyblock
24 janvier 2025
En octobre dernier, pendant la campagne électorale américaine, Donald Trump a déclaré son intention, s’il était élu, d’imposer des tarifs douaniers de 25 % sur tous les biens importés du Canada. À son avis, le Canada a échoué à contrôler le flux de drogues et d’immigrants illégaux qui traversent la frontière et entrent aux États-Unis. Le jour de son investiture, le président Trump a fait le point sur la question et a mentionné que ces tarifs pourraient entrer en vigueur aussi tôt que le 1er février.
Ces tarifs constituent dans les faits une taxe sur les biens d’importation canadiens. Dans le scénario le plus simple, cette mesure augmentera les prix des produits canadiens vendus aux États-Unis et en réduira donc la demande. Toutefois, en réalité, il est beaucoup plus complexe d’établir quelles seront les répercussions de ces tarifs puisque plusieurs facteurs interagiront et joueront sur les prix et sur la demande : les fluctuations du taux de change; la relocalisation de la production dans des pays non assujettis aux tarifs; les marges bénéficiaires des importateurs, grossistes et détaillants; et les prix et la disponibilité de produits de substitution et de compléments américains.
Le gouvernement canadien prévoit prendre des mesures de représailles contre d’éventuels tarifs américains. Selon des nouvelles parues dans les médias, la liste initiale de produits soumis à des tarifs par le Canada représente 38 milliards de dollars d’importations américaines. Cette liste pourrait être élargie à des marchandises d’une valeur de 150 milliards de dollars si le gouvernement canadien juge que la situation exige des représailles plus fermes.
Si les retombées exactes d’une guerre commerciale entre le Canada et les États-Unis sont difficiles à quantifier, il est néanmoins probable que les conséquences économiques négatives seront plus visibles au Canada. Le Canada exporte l’équivalent de plus ou moins 20 % de son PIB aux États-Unis, tandis que les exportations américaines vers le Canada représentent seulement 1 % du PIB des États-Unis. Les investisseurs semblent en être venus à la même conclusion, ce qui explique la dépréciation importante du dollar canadien ces dernières semaines. Il faut cependant garder à l’esprit que les marchés ont tendance à réagir bien avant l’économie réelle, d’où la possibilité qu’une bonne partie des mauvaises nouvelles éventuelles soient déjà intégrées aux prix.
Pour l’instant, il n’y a aucun autre détail à communiquer. La situation reste très fluide et, le cas échéant, nous publierons des mises à jour.
Taux de change du dollar canadien : CAD/USD
Myles Zyblock
Myles Zyblock, B.A. spécialisé, M.A., CFA
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