Désignation des conférenciers :
GS Gregory Sweet
CM Craig Maddock
WB Wesley Blight
VO Voix hors champ
00:00:00
GS Bienvenue au balado Parlons de placements. Je suis votre hôte, Gregory Sweet. Il ne fait aucun doute que les Canadiens cherchent des conseils et en méritent, surtout en période d’incertitude. Aujourd’hui, notre objectif est d’éclairer les conditions actuelles du marché et ce que cela peut signifier pour les investisseurs à long terme. Je suis de retour avec nos invités : Craig Maddock, vice-président et chef de l’équipe de gestion multiactifs, ainsi que Wesley Blight, vice-président et gestionnaire de portefeuille au sein de l’équipe de Craig.
Aujourd’hui, le 3 avril, nous sommes ici pour parler des tensions commerciales, des attentes de croissance, des perturbations technologiques et de l’évolution de la dynamique des marchés, et de ce que cela signifie pour nos portefeuilles. Bienvenue, Craig et Wes. Merci de vous joindre à moi.
00:00:37
WB Merci de nous avoir invités.
00:00:38
CM Merci, Craig. C’est toujours un plaisir d’être ici.
00:00:40
GS Il est 13 h 30, heure de l’Est, en ce 3 avril comme je l’ai mentionné. Commençons par l’évidence : les droits de douane. Pouvons-nous résumer ce que le président Trump fait au sud de la frontière? Et, à votre avis, qu’essaie-t-il vraiment d’accomplir?
00:00:54
CM Eh bien, Greg, je crois qu’on ne pouvait pas mieux tomber pour enregistrer cet épisode. Hier à 16 h, le président Trump a présenté, depuis la roseraie de la Maison-Blanche, son plan tarifaire officiel, appelé Jour de la Libération. En gros, c’est une nouvelle taxe sur presque tous les produits importés aux États-Unis, avec des taux allant de 10 % à 50 %, parfois même plus.
C’est un coup dur. Ce qui fait vraiment réagir, c’est l’imposition d’une taxe de 25 % sur toutes les voitures étrangères. Il prétend avoir pour objectif de ramener le secteur manufacturier aux États-Unis. Il souhaite que les États-Unis redeviennent la superpuissance industrielle qu’ils étaient autrefois — un pays qui fabrique à la fois pour son marché intérieur et pour le monde entier.
Il affirme que les États-Unis se sont fait avoir par le reste du monde, et il a même salué les politiques étrangères qui, selon lui, ont profité des faiblesses américaines. Il ajoute que les administrations américaines précédentes ont permis cette situation pendant des décennies. Aujourd’hui, il entend tout renverser grâce à ses nouvelles politiques tarifaires. L’objectif serait notamment de rembourser la dette colossale du pays et d’encourager la consommation de produits fabriqués aux États-Unis.
Il souhaite également faire adopter ce qu’il appelle une « loi magnifique et ambitieuse » qui viserait à réduire la réglementation et les impôts, dans l’espoir de stimuler la croissance économique. Son plan peut sembler noble. Mais l’annonce précipitée, le manque de cohérence et surtout l’ampleur des mesures sont préoccupants.
Il aime faire les choses en grand, mais là, on parle de la plus grosse taxe jamais appliquée aux consommateurs américains. Compte tenu du volume record des importations actuelles, ces décisions paraissent pour le moins excessives, voire irresponsables. Tous ces éléments ensemble semblent imprudents et excessifs.
00:02:51
GS C’est un bon contexte. Un bon résumé. Bon nombre de nos auditeurs sont des investisseurs. Je suis certain que les questions concernant vos portefeuilles et ceux que votre équipe gère sont au cœur de leurs préoccupations aujourd’hui. En quoi la guerre commerciale a-t-elle nui à nos portefeuilles et comment les marchés financiers réagissent-ils à l’incertitude?
00:03:08
CM Eh bien Greg, en général, nous faisons ces bilans sur une base trimestrielle, en discutant de la performance du trimestre. Donc je vais commencer par là, c’est-à-dire la fin mars. Cela surprendra peut-être certains clients, mais les portefeuilles composés d’environ 60 % d’actions – ce qui est courant chez nos clients – auraient enregistré un rendement positif depuis le début de l’année.
Certains pourraient être légèrement en hausse, disons 1 %. D’autres pourraient être légèrement en baisse selon la façon dont les placements ont été faits. Bref, on peut dire que le début d’année a été plutôt correct, malgré l’incertitude majeure liée aux droits de douane. On a sans doute vu plus de titres évoquant une baisse des marchés boursiers que de hausses récemment. Jusqu’ici, du moins jusqu’à la fin de mars, l’incidence des droits de douane n’a pas été si problématique. Malheureusement, la journée d’aujourd’hui est un peu différente. Espérons que le vent tourne bientôt. La bonne nouvelle est que les obligations ont fait bonne figure pendant le trimestre. On en a parlé dans nos balados précédents, notamment du fait que les actions étaient évaluées de manière trop optimiste.
On s’attendait peut-être à un certain ralentissement ou repli cette année, même si nous étions plutôt optimistes quant aux actions. Un des points majeurs que nous avons souvent souligné, c’est que les obligations offraient un rendement bien plus élevé grâce à des taux de départ beaucoup plus intéressants. Elles constituaient donc une protection pour les investisseurs en cas de volatilité, et clairement, les obligations ont bien performé au cours du trimestre, ce qui a contribué aux rendements des portefeuilles. Le rendement a été positif. Aux États-Unis, en revanche — et c’est là que nous avons observé une concentration —, le segment des « Sept magnifiques », ces titres qui ont progressé de manière spectaculaire depuis plusieurs années, était très cher. Nos opérations se négocient selon quatre ratios qui étaient quelque peu irréalistes, qui avaient été surévalués, et qui ont beaucoup fait grimper le marché. Ce sont justement ces titres qui ont le plus chuté récemment. En gros, c’est comme si le marché avait corrigé ses attentes sur ces valeurs trop coûteuses, tandis que le reste du marché restait à peu près stable, avec quelques hausses et baisses sans grande importance. Le problème maintenant, c’est que le deuxième mandat de Trump, surtout avec ce qu’on a appris hier soir, est loin d’être parfait, contrairement à ce que les marchés semblaient croire. Vous pouvez utiliser un exemple du segment de croissance de l’indice Russell 1000 du marché boursier américain. Il a baissé d’environ 10 % jusqu’à la fin de mars. Ce chiffre serait encore plus bas aujourd’hui. Mais comme nous le soulignons souvent dans ces balados, la diversification de nos portefeuilles est essentielle. Donc, certains de nos placements dans nos portefeuilles favorisent la croissance aux États-Unis, c’est certain. Nous y avons affecté des fonds raisonnablement convenables, mais nous avons beaucoup d’autres investissements. Nous avons de la valeur aux États-Unis pour diversifier nos portefeuilles. Nous avons des placements en dividendes, des actions internationales, des actions canadiennes, des placements sur les marchés émergents, des placements non traditionnels et, comme je l’ai déjà mentionné, des obligations et tous ces titres qui se sont raisonnablement bien tirés d’affaire au cours du trimestre, ce qui, franchement, a annulé le renversement que nous avons constaté dans les investissements en croissance aux États-Unis.
Et je pense que le leadership du marché américain, que nous avons observé dans ce contexte, s’est poursuivi jusqu’à aujourd’hui. Nous avons aussi vu, au cours du trimestre, l’émergence d’entreprises chinoises spécialisées dans l’intelligence artificielle, qui ont démontré de nouvelles technologies. Elles ont réussi à rivaliser avec certains modèles d’intelligence artificielle existants, et ce, de manière beaucoup plus efficace sur le plan technologique. Ce n’était pas nécessairement un bouleversement, mais plutôt une révélation : nous ne sommes peut-être qu’aux débuts de cette ère de l’intelligence artificielle, avec encore beaucoup d’avancées technologiques à venir. Pour ceux qui ne connaissaient pas BYD, vous en avez probablement entendu parler ce trimestre. BYD est une entreprise chinoise de voitures électriques qui, franchement, rivalise avec les grands noms de l’industrie automobile, y compris Tesla. Elle s’est retrouvée au cœur des manchettes. Elle est perçue comme une menace sérieuse pour les constructeurs américains, surtout dans le contexte de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Il n’est donc pas étonnant que Trump ait imposé des droits de douane de 25 % sur les voitures étrangères. L’un des objectifs principaux serait de contrer des entreprises comme BYD, qui vend des véhicules électriques à une fraction du prix d’une Tesla, et qui, selon les témoignages, serait même de meilleure qualité. Pendant ce temps, en Europe – et ailleurs dans le monde – on prend conscience de la réalité de Trump 2.0. Aux États-Unis, le premier sentiment va au-delà du commerce et s’inscrit dans la politique étrangère. On parle de l’OTAN. Les pays membres de l’OTAN, après des années de sous-investissement, sont aujourd’hui sur la défensive. Ils réalisent peut-être que les États-Unis ne seront plus là pour sauver tout le monde. Il y a donc un effort pour rattraper le retard, ce qui a déclenché de nouvelles initiatives politiques. On peut s’attendre à davantage de dépenses publiques dans la défense, notamment en Europe et même au Canada, pour renforcer nos capacités militaires. Cette situation a en réalité permis aux alliés de se regrouper face à un éventuel retour du régime Trump.
En résumé, nous vivons une nouvelle ère mondiale provoquée par des choix politiques profondément déstabilisants aux États-Unis. Et cela commence, selon moi, à engendrer de véritables souffrances économiques.
00:07:52
GS Nous avons beaucoup parlé de l’importance de la diversification. Je pense que nous serions tous un peu surpris, si l’on se projetait 12 mois en arrière, de constater la réalité à laquelle nous faisons face aujourd’hui. Nous sommes fiers d’être Canadiens. Alors parlons du Canada. Discutons un peu de l’économie. Quelle est l’incidence des droits de douane ici, au Canada?
00:08:11
WB En fait, le marché boursier canadien a surpassé le marché américain depuis le début de l’année. Comme Craig l’a décrit du point de vue du contexte économique et des perturbateurs que nous observons, les entreprises technologiques en sont un exemple.
Ce sont ces éléments qui expliquent pourquoi, jusqu’à maintenant cette année, le marché boursier américain sous-performe par rapport à d’autres pays, et le Canada en fait clairement partie. L’économie canadienne subit de toute évidence des pressions. On observe un affaiblissement des données sur le secteur manufacturier. Les attentes à l’égard de la croissance du PIB ont été revues à la baisse, et les attentes à l’égard de l’inflation ont même augmenté.
Tout cela s’inscrit dans un contexte d’incertitude politique élevée et de confiance réduite quant à la trajectoire de la croissance économique. Cela dit, on pourrait croire que tout est négatif, mais ce n’est pas le cas. Du point de vue économique canadien, la situation actuelle offre de nombreuses occasions. Comme le souligne Craig, les biens inclus dans l’ACEUM ne sont pas visés par les droits de douane annoncés hier. Cela a permis un certain répit dans les mouvements du dollar canadien face au dollar américain, que l’on observe depuis plusieurs mois. Il ne s’agit donc pas seulement d’une tendance depuis le début de l’année; cette hausse du dollar américain remonte à la fin de 2024. Une bonne partie de cette progression s’était déjà estompée au moment de l’enregistrement du balado. Les taux obligataires sont en baisse à l’échelle mondiale. Les taux canadiens, quant à eux, sont restés globalement stables plus tôt dans la journée. Je pense que c’est en partie parce que les effets négatifs des discours sur les droits de douane ont déjà été intégrés dans le marché canadien avant l’annonce d’hier. C’est un point important à considérer : ce que le marché avait anticipé ne correspondait pas à la réalité des mesures annoncées hier. La réalité des annonces de droits de douane faites hier est différente de ce que le marché avait prévu, et cela est vrai à l’échelle mondiale et plus particulièrement au Canada. Avant l’annonce d’hier, la confiance des consommateurs était de toute évidence ébranlée.
Du point de vue des affaires, l’enquête sur les perspectives des entreprises de la Banque du Canada a montré une nette baisse, et cette baisse est significative depuis un certain temps. Nous le voyons également dans les sondages électoraux. Le Parti libéral, qui était en déclin depuis un certain temps, a certainement remonté dans les sondages. Une partie de cette remontée a été influencée par le patriotisme canadien et la réponse que nous observons de la part des Canadiens face à la menace tarifaire. Les possibilités nationales ont certainement contribué à améliorer la résilience de l’économie canadienne.
Cela devient de plus en plus important. Donc, il y a des réflexions sur la construction de pipelines, sur la réduction ou l’élimination des barrières commerciales interprovinciales à travers le Canada Cela pourrait entraîner une croissance du PIB de 4 %. Cela libère l’économie nationale d’un rendement supérieur à celui qu’elle a connu ces dernières années, alors que certaines de ces restrictions politiques ont été levées. Par ailleurs, il faudra plus de temps pour y arriver en repensant la mondialisation à l’échelle de l’économie canadienne, à la recherche de nouveaux partenaires commerciaux ou à l’amélioration des partenaires commerciaux et des relations commerciales avec l’Europe et la Chine, par exemple, alors que nous cherchons à repenser certaines de ces politiques commerciales. Pour en revenir au marché boursier canadien, brièvement, les ressources se sont redressées, et nous avons certainement vu ce qui s’est passé. Les prix de l’or sont près de leurs sommets historiques. Même chose pour le cuivre. Il y a peut-être une occasion à saisir ici. Nous continuons de voir des améliorations ou des rendements supérieurs des actions canadiennes par rapport aux actions américaines et au reste du monde, compte tenu de la concentration de notre marché boursier sur ces secteurs de l’économie.
Juste pour préciser ce qui a conduit à cette hausse, les matières premières ont augmenté de 20 %. Depuis le début de l’année, l’énergie a progressé de 3 %. Même certains des secteurs les plus défensifs du marché boursier canadien, à savoir les services publics, ont progressé de près de 5 %. Ce sont des hausses importantes dans un contexte où les nouvelles, les manchettes, les beaux discours sont très négatifs à l’égard des marchés des capitaux et de l’économie en général. Nous continuons à anticiper une expansion modérée pour le reste de 2025, et bien que la probabilité d’une récession soit certainement plus élevée en raison de l’incertitude persistante et des annonces que nous avons reçues hier, ce n’est pas notre scénario de base de tomber dans une récession nationale. Le fait que la Banque du Canada puisse assouplir davantage ses politiques l’aide à accroître la résilience de son économie intérieure.
00:13:00
GS C’est agréable d’avoir un peu de marge de manœuvre avec les taux d’intérêt en ce moment Cela permet certainement à la Banque du Canada de prendre des décisions réfléchies et judicieuses à mesure qu’elle regarde vers l’avenir. Dirigeons-nous vers le sud de la frontière. Quelles sont vos réflexions sur l’incidence de la situation sur l’économie américaine, peut-être sur le consommateur américain, et ce qui se passe là-bas?
00:13:17
WB Jusqu’ici, la croissance a beaucoup ralenti. C’est assez clair, mais l’économie américaine continue de surperformer la plupart des grandes économies depuis le début de l’année. Les perspectives d’un affaiblissement de l’économie laissent toujours entrevoir une résilience relative à l’échelle du pays. Mis à part les nouvelles que nous avons reçues hier, je pense qu’il sera très difficile pour le consommateur de maintenir le niveau de dépenses auquel il a été habitué au cours des dernières années.
Je pense qu’il est vraiment difficile pour les entreprises de continuer à dépenser, surtout lorsqu’on pense à leur capacité à planifier et financer des projets à long terme. La confiance n’est tout simplement pas là, et nous le voyons certainement dans les données objectives. Les enquêtes fondées sur la confiance se détériorent. Elles se sont rapidement détériorées, tant du côté des consommateurs que des entreprises. Ce phénomène n’est pas nécessairement isolé aux États-Unis, il se propage partout dans le monde. J’en ai aussi parlé du point de vue de l’économie canadienne. Parallèlement, l’inflation reste tenace. Les droits de douane, au minimum, provoqueront une hausse ponctuelle de l’inflation. Ils sont inflationnistes pour deux raisons. D’une part, le coût absolu des taxes augmente. Cela génère donc de l’inflation. D’autre part, il y a aussi le risque que, comme nous l’avons vu dans les données de février, les consommateurs anticipent une augmentation des prix et reportent leurs achats, ce qui accélère la consommation. Cela se reflète dans les données réelles et s’intègre également dans les attentes à l’égard de l’inflation.
De ce point de vue, il devient plus difficile pour la Réserve fédérale d’équilibrer la gestion de l’inflation et le soutien à la croissance économique. Donc, compte tenu du langage utilisé par la Réserve fédérale, on commence à voir des effets transitoires de nouveau se manifester; il s’agit de son point de vue sur l’inflation et du fait qu’elle ne sait pas encore quelles seront les répercussions des droits de douane. Il y a donc de toute évidence une augmentation ponctuelle des prix, mais on ne sait pas encore quel sera l’effet de cette hausse sur les prix, c’est-à-dire que les producteurs canadiens profitent-ils de l’occasion pour augmenter leurs prix? Elle vient tout juste de recevoir le feu vert mondial pour aller de l’avant et le faire, car les prix à l’importation augmentent.
Donc, s’il y a des prix tarifaires qui augmentent, pour les biens importés aux États-Unis, par exemple une machine à laver, cette dernière pourrait voir son prix augmenter de 20 % dès son entrée aux États-Unis. Cela permet à un producteur national de la même machine à laver d’augmenter ses prix. Ce cycle peut entraîner plus d’inflation que ce qui est déjà pris en compte à cause de l’incidence directe des droits de douane. C’est là, je pense, que la Fed consacrera plus de temps. D’un point de vue économique, il faudra réfléchir aux mesures à prendre pour lutter contre cette inflation, qui se manifestera sans une augmentation correspondante de la croissance. C’est là que le risque de stagflation entre en ligne de compte et c’est pourquoi les seuils d’inflation augmentent un peu. Voilà donc les attentes d’inflation prospective. Elles augmentent un peu. Elles ne sont pas si élevées par rapport à ce que nous avons vu en 2021, il convient de le souligner. Nous observons une détérioration des données économiques, mais celle-ci reste moins marquée que ce que nous avons vécu pendant et après la pandémie.
Et cela se reflète également dans les bénéfices des sociétés. Les attentes demeurent élevées, même si les prévisions de croissance ont été revues à la baisse. Cette situation découle principalement de l’augmentation potentielle des coûts liés aux droits de douane. Il y a encore beaucoup de volatilité autour de ce que nous pensons et de ce que le marché pense être les prévisions de bénéfices. Ils vont être très variés pendant un certain temps. Alors que nous continuons de digérer les nouvelles d’hier et que le marché continue de digérer ces nouvelles, il y a toujours le risque que certaines d’entre elles soient dissipées.
00:17:08
GS De façon générale, examinons ce qui se passe dans l’économie mondiale, de votre point de vue.
00:16:26
CM Au début de l’année, nous prévoyions un léger ralentissement, avec toujours une croissance positive au niveau mondial, et en fin de compte, cela aurait été positif pour les portefeuilles, tant en actions qu’en obligations, au début de l’année. Comme Wes l’a mentionné, je pense qu’un ralentissement plus important est très probable en raison des politiques tarifaires qui ont été annoncées hier soir, en plus de l’inflation plus élevée, comme Wes l’a également souligné, qui en découlera.
Je pense donc que le défi auquel tous les pays devront faire face en ce moment est de savoir comment réagir aux droits de douane, je tiens à rappeler que les droits de douane sont des attaques contre les consommateurs américains lorsqu’ils importent des biens. Il s’agit donc vraiment de l’incidence directe pour la Chine, par exemple, qui a été frappée de droits de douane très importants. Ils n’ont pas d’incidence directe sur la Chine. Essentiellement, cela a une incidence sur le consommateur américain qui achète des produits chinois. Mais le sous-produit devrait être que les consommateurs américains achèteront moins de produits chinois ou rechercheront un produit de remplacement pour ces produits chinois. Je dirais qu’il y a beaucoup de produits sur le marché nord-américain, produits en Chine, que les États-Unis ne remplaceront jamais.
Ils ne vont pas les fabriquer eux-mêmes, n’est-ce pas? Les articles importants, les téléviseurs, les voitures, les machines à laver, comme Wes l’a mentionné plus tôt, ces grandes choses. Oui, je peux comprendre pourquoi les États-Unis vont peut-être s’enthousiasmer à l’idée de le faire. Par contre, tout ce que vous pouvez trouver au magasin à un dollar, probablement pas. Alors le magasin à un dollar devient-il le magasin à 1,50 dollar ? Probablement. Et cela va nuire au consommateur américain. J’essaie simplement de vous donner un aperçu de ce qui pourrait ou devrait réellement se produire à mesure que les relations commerciales mondiales se réinitialisent à cause de ces droits de douane, n’est-ce pas? Il y a ce que les États-Unis veulent faire, puis il y a ce qui est probable ou rationnel pour que quelqu’un le fasse réellement au fur et à mesure de ce processus. Malheureusement, nous en sommes aux toutes premières étapes. En bref, nous supposons que la consommation mondiale diminuera par rapport à ce qu’elle aurait été s’il n’y avait pas ces droits de douane. Il y aura probablement des représailles tarifaires. Par exemple, la Chine va imposer des taxes sur les produits venant des États-Unis, tout comme l’Europe et le Canada. Le Canada a déjà annoncé qu’il imposerait un droit de douane de 25 % sur les voitures venant des États-Unis. Toutes ces répercussions commenceront, je pense, à rediriger les relations commerciales, la Chine et ses activités liées aux voitures électriques. Ils seront certainement à la recherche de nouveaux clients pour acheter leurs voitures et, dans la mesure où ils sont toujours prêts et en mesure de fabriquer des choses, ce qu’ils sont, ils seront à la recherche de nouveaux clients pour les vendre.
En théorie, ces nouveaux clients profiteraient de prix plus bas, car s’ils avaient un grand consommateur aux États-Unis puis un consommateur techniquement plus petit dans le reste du monde, ils voudront se départir de ces biens à des prix plus bas. Le reste du monde pourrait en profiter grâce à des prix plus bas dans leurs relations commerciales, indépendamment de ce que font les États-Unis entre eux et le reste du monde.
Malheureusement, nous en sommes encore aux premières étapes de ce processus. Comme je l’ai mentionné plus tôt, je pense que cela éclaire vraiment la raison pour laquelle nous avons des portefeuilles diversifiés, et ce n’est pas seulement diversifié par région ou même par secteur, mais par les différents gestionnaires de portefeuille qui prennent des décisions au nom de nos clients chaque jour, peu importe les catégories d’actif et les secteurs. Tous ont des points de vue différents et interpréteront cela différemment, et cela se reflétera différemment dans les types de décisions qu’ils prennent. Je sais qu’en ce moment, alors qu’ils assimilent cette information et qu’ils tentent de réfléchir à l’incidence qu’elle aurait sur les sociétés qu’ils possèdent aujourd’hui ou celles qu’ils pourraient vouloir détenir demain en raison de ces changements, cela nous donnera une excellente occasion de remodeler les portefeuilles. Je sais que nous ne disons pas de bonnes nouvelles en ce moment, n’est-ce pas? Nous sommes incontestablement au cœur d’une guerre commerciale qui vient d’être déclenchée par les États-Unis. La situation n’est manifestement pas aussi claire qu’au début de l’année, et cette incertitude posera certains problèmes aux portefeuilles à court terme. À long terme, je pense qu’il y a déjà de la lumière au bout du tunnel au Canada concernant les barrières commerciales qui existent dans toutes les provinces et que nous pourrions modifier. Il y a aussi des discussions sur la création de pipelines au Canada pour acheminer nos ressources naturelles vers d’autres marchés et ne pas dépendre uniquement des États-Unis.
Ces choses, franchement, auraient dû se produire il y a des années, et toutes les autres économies à travers le monde ont aujourd’hui le même type de conversation. Nous n’aurions probablement jamais eu cette discussion si les États-Unis n’avaient pas lancé une guerre commerciale aussi vaste. Il y a donc ce vieux dicton selon lequel il ne faut jamais gaspiller un bon défi ou une bonne occasion, n’est-ce pas? Je pense donc que le monde fait face à un bon défi et à une bonne occasion. J’ai la conviction que le reste du monde emboîtera le pas. Nous allons recréer de nouvelles voies pour les échanges commerciaux. Nous allons créer de nouvelles relations rentables et les rendre encore plus grandes et meilleures qu’auparavant, en partant d’un portefeuille diversifié où, au cours des dernières années, nous avons été tellement touchés par la vigueur des États-Unis et plus particulièrement sur le marché boursier.
Je pense que de passer le flambeau à beaucoup d’autres pays en ce moment et de donner à d’autres l’occasion d’obtenir une certaine croissance et de stimuler certaines choses pour leurs consommateurs, je pense que les États-Unis nous procurent peut-être un avantage en fin de compte.
00:22:00
GS Alors, la dernière question logique pour vous deux, Craig et Wes, en tant que gestionnaires de portefeuille : que faites-vous en ce moment?
00:22:06
WB Je pense que les composantes de la constitution de notre portefeuille sont très rentables. Nous avons vu sous-performer les actions américaines, mais nos portefeuilles génèrent généralement de bons rendements jusqu’à présent. Nous mettons l’accent sur la réalisation des objectifs de placement à long terme des clients. Nous soutenons les principes fondamentaux de notre gestion active et nous sommes à la recherche d’une diversification appropriée par catégorie d’actif et par région pour l’ensemble des actions et de toutes les composantes qui entrent dans la constitution d’un portefeuille robuste. Nous continuons de miser sur notre réflexion quotidienne et la façon dont nous gérons notre portefeuille de façon stratégique. Le bruit que nous entendons en ce moment à long terme n’a pas vraiment d’importance. Craig, vous pourriez peut-être nous parler un peu de notre façon de penser pratique.
00:23:10
GS Oui, absolument. Wes, vous l’avez bien dit. Nous nous concentrons sur ce que nous pouvons contrôler. En tant que gestionnaires actifs, nous pouvons contrôler toutes les positions dans notre portefeuille, n’est-ce pas? Nous pouvons donc envisager des stratégies tactiques et ajuster notre positionnement en fonction des renseignements qui sont fournis. Nous faisons de notre mieux, essayons de ne pas spéculer, mais examinons vraiment les faits, n’est-ce pas? Que se passe-t-il réellement, qu’est-ce qui change? Quel est le scénario le plus probable et comment repositionner les portefeuilles pour nous assurer que nous sommes le mieux préparés pour le scénario futur qui est le plus susceptible de se réaliser? C’est ce que nous faisons constamment. Qu’il s’agisse d’une décision tactique, de la mise à jour de notre positionnement stratégique ou de l’ajustement de la diversification dont vous avez parlé, Wes, c’est tout cela. Dans des moments comme celui-ci, nous vous soutenons. Nous réfléchissons à tout cela en effectuant des rajustements pour que nos clients n’aient pas à s’inquiéter de ce qui se passe et qu’ils tentent d’adapter leurs portefeuilles à cette réalité. Nous allons le faire en votre nom lorsque vous investissez dans l’un de nos comptes.
00:24:05
GS Génial. C’est probablement un bon moment pour enchaîner les commentaires sur les marchés et l’économie. Qu’est-ce que les investisseurs particuliers devraient envisager? Comment doivent-ils agir? Je vais commencer en disant que c’est probablement l’aspect le plus important. La gestion active de portefeuille traverse des moments où elle est mise à l’épreuve, notamment quand les marées hautes entraînent tout le monde, mais c’est les environnements de marché dans lesquels nous nous trouvons aujourd’hui qui me rappellent l’importance d’avoir une gestion active dans mon portefeuille.
Des gestionnaires de portefeuilles de confiance, comme vous et l’équipe qui vous soutient, qui prennent des décisions intelligentes et réfléchies, et naviguent à travers les environnements de marché et les conditions économiques que nous avons abordés aujourd’hui. Donc, pour moi, cela me rassure vraiment et solidifie la confiance que j’ai dans la valeur de la gestion active et l’importance d’avoir des portefeuilles gérés activement dans le cadre de mes comptes financiers à long terme, et évidemment ceux de nos clients.
Je pense également à des moments comme celui-ci qui offrent à nos clients une excellente occasion de prendre des décisions éclairées et personnelles. S’engager à l’égard du plan financier, établir des objectifs, travailler avec un conseiller pour s’assurer que les mesures prises les aident à atteindre les objectifs de placement à long terme ou les objectifs à long terme qu’ils se sont fixés.
Il est toujours prudent de dire que ce sont des marchés comme ceux-ci qui sont propices à réévaluer sa tolérance au risque, mais je pense que c’est un moment pour réfléchir à cette tolérance. Comment vous sentez-vous aujourd’hui? Comment vous êtes-vous senti lorsque le marché était au sommet? Et s’assurer que vous êtes bien positionné avec la bonne allocation d’actifs, celle qui vous apporte des conseils et de la tranquillité d’esprit, tout en sachant que vous pouvez toujours atteindre vos objectifs à long terme, qui nécessitent de la croissance, mais d’une manière qui vous permet de bien dormir la nuit.
De toute évidence, la main guide du conseiller et le soutien actif du gestionnaire de portefeuille en sont un élément clé. Nous parlons de quatre disciplines essentielles en matière d’investissement : l’esprit d’investir tôt et fréquemment, l’importance de la diversification que nous avons abordée aujourd’hui, et la discipline, qui est vraiment ce thème autour du fait que les marchés ont historiquement récompensé l’investisseur discipliné et patient.
Ces principes n’ont pas changé hier. Ils n’ont pas changé à la mi-janvier, et ils ont été fidèles à leurs principes par le passé, par l’intermédiaire de nombreux catalyseurs différents de la volatilité des marchés. Donc, lorsque je pense aux conseils que nous donnons à travers notre canal de distribution, cela revient à revoir le plan, revoir les conversations autour de votre allocation d’actifs, se réengager dans les principes de l’investissement tôt et souvent, de la diversification et de la discipline. Et comme pour les autres périodes de volatilité des marchés, nous savons que cela aussi passera et que nous nous retrouverons dans des cieux plus cléments. En repensant à tout cela, nous réaliserons que ce n’était qu’un petit incident dans ce long parcours. Avoir une vision à long terme est quelque chose de très précieux lorsqu’on commence à penser à l’investissement à long terme. Merci aux auditeurs d’avoir pris le temps d’écouter notre balado aujourd’hui. De toute évidence, il s’agit d’entretiens importants et précieux. Il est sage pour nous de prendre des décisions intelligentes à long terme avec votre capital. Il est important que vous preniez des décisions éclairées à long terme à l’égard de vos placements. Nous savons qu’ensemble, nous pouvons vous aider à atteindre ces objectifs à long terme en collaboration avec un conseiller de la Banque Scotia.
Atteignez les objectifs que vous vous êtes fixés pour vous-même et pour votre famille. Craig West, c’est toujours un plaisir de vous entendre Obtenez les mises à jour et bâtissez cette confiance. Nous vous remercions de toujours être prêt à passer du temps avec nous ici au balado Parlons de placements. Sur ce, merci à tous d’avoir écouté et passez une excellente journée.
00:27:46
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