Tarifs douaniers et vos placements

Jason Gibbs
Vice-président et gestionnaire de portefeuille principal

6 mars 2025

Quelques réflexions générales sur les placements dans le contexte actuel de turbulences provoquées par les tarifs douaniers :

  • L’esprit humain est souvent victime de l’aversion aux pertes (personne ne s’inquiète après une hausse importante des marchés). Il devient également anxieux lorsque la situation semble lui échapper.
  • Ces réactions nuisent beaucoup à de nombreux investisseurs, car elles les amènent à faire des erreurs. À un moment ou l’autre, les marchés connaîtront des périodes de turbulence et vous subirez des pertes à court terme. C’est une certitude et vous n’y pouvez absolument rien.

« La souffrance est causée par le contraste entre ce que l’on souhaite et la réalité qui se trouve sous nos yeux. » Michael Singer


Voici donc quelques rappels :

  • Concentrez-vous uniquement sur ce que vous pouvez changer. Au risque de répéter un cliché : gardez le cap.
  • Tenter d’anticiper l’évolution du marché semble simple, mais ça ne fonctionne jamais. Si seulement c’était aussi facile…
  • Gérer un portefeuille en multipliant les opérations est une erreur. Cette attitude permet peut-être de combler le besoin profond de notre cerveau de tenter de prendre le contrôle de la situation (« au moins, j’ai fait quelque chose »), mais la meilleure chose à faire est bien souvent de ne rien faire.
  • Nous n’avons jamais été aussi inondés de nouvelles et de données inutiles qu’aujourd’hui. Être victime de « l’économie de l’attention » et fixer notre écran jour et nuit est contre-productif.
  • Bien investir nécessite d’adopter une pensée à long terme. Il faut scruter l’horizon sur des années, voire des décennies, et garder son sang-froid. Il faut constamment s’interroger sur la valeur des entreprises. Les meilleures d’entre elles s’adaptent. Elles ont des avantages concurrentiels et disposent d’un pouvoir de fixation des prix. Elles génèrent des flux de trésorerie qui financent le versement de dividendes. Continuez de miser sur ces entreprises, et ça ira. Ne mettez pas fin à la magie des rendements composés, sauf si un bouleversement structurel change la donne.

« Prévoir l’évolution de n’importe quelle variable est difficile. Prévoir les interactions entre plusieurs variables dynamiques et la façon dont d’autres investisseurs chevronnés interpréteront des changements aussi complexes est extraordinairement difficile. » Charles Ellis


Et qui sait, lorsque la poussière retombera dans plusieurs années, le Canada en sortira peut-être beaucoup plus fort.

Les vrais changements viennent souvent après un choc. Au milieu des années 1990, le Wall Street Journal appelait notre monnaie le « peso du nord ». C’est l’un des facteurs qui ont mené à des réductions considérables des dépenses et, en 1998, le Canada affichait un excédent budgétaire.

Les décideurs ont maintenant un puissant incitatif à réduire rapidement les impôts, à stimuler les investissements, à promouvoir les ressources naturelles et les pipelines, à réduire les barrières commerciales entre provinces et à commencer à diversifier l’économie pour qu’elles ne dépendent plus d’un seul partenaire commercial.

La vie a tendance à suivre des cycles. Il y a quelque 13 ans seulement, le dollar canadien était à parité avec le dollar américain. À l’époque, les investisseurs faisaient la file pour se procurer des actions et des ressources canadiennes.

Seul le temps nous dira comment la situation évoluera au cours de la prochaine décennie.